• IFAC

Accueil  Publications  Le ressentiment, passion sociale

Sous la direction d’Antoine Grandjean et de Florent Guénard

Le ressentiment, passion sociale

Rennes, Presses Universitaires de Rennes, collection « Philosophica », 2012

mercredi 13 juin 2012, Antoine Grandjean , Florent Guénard , Pascal Taranto , Patrick Lang


Le ressentiment n’a pas bonne presse : « passion irrationnelle », « expression de l’impuissance », « envie déguisée » – les termes ne manquent pas dans l’histoire de la pensée pour disqualifier ce qui est apparu, au mieux, comme le sentiment d’un malaise, au pire comme un désir de vengeance rentrée des classes populaires à l’encontre des élites. Trois caractéristiques du ressentiment sont alors généralement mises en évidence. D’abord, on souligne que c’est une passion spécifiquement moderne, qui n’est théorisée qu’au xixe siècle parce qu’elle ne prospère pleinement que dans les sociétés de masse. Ensuite, on montre que c’est une tradition de pensée spécifique (Nietzsche puis Scheler) qui en a définitivement fixé le sens, la comprenant comme l’émotion des faibles incapables d’affirmer leur hostilité à l’encontre de ceux qui les dominent. On précise enfin que le ressentiment conduit à une subversion des valeurs morales, et qu’il gît au creux des passions politiques d’apparence émancipatrice : la vérité de la volonté d’égalité ou de justice serait une rancune honteuse.

C’est à montrer les limites de cette interprétation que cet ouvrage est consacré. Il veut montrer que le ressentiment a une histoire, et que si l’on veut identifier la spécificité de ses manifestations contemporaines, il faut les mesurer à la manière dont la philosophie ancienne et la pensée classique ont thématisé les affects approchants. Il entend également construire une critique des interprétations traditionnelles, en montrant comment celles- ci ont tendu à simplifier la pensée nietzschéenne, et ce pour restituer à cette passion son éminente complexité. Il souhaite enfin organiser une analyse du dynamisme dont le ressentiment est l’expression, en mettant à profit la richesse que signifie en la matière une approche pluridisciplinaire. Car cette passion, loin d’être seulement cette manifestation de l’impuissance à laquelle on a voulu la réduire, est réaction émotionnelle face à l’inachèvement de l’égalité dont nos sociétés démocratiques sont pourtant la promesse.

Le ressentiment est création de valeurs, attention à la réciprocité, attachement à la justice. C’est une passion sociale qui exprime la puissance de l’affect dans la vie politique ; c’est plus encore l’une des formes, certes potentiellement pathologique, de l’élément affectif dont nos idéaux de liberté et d’égalité ont un irréductible besoin.

Avec les contributions de Magali Bessone, Michèle Bompard-Porte, Frédéric Brahami, Nicolas Duvoux, Antoine Grandjean, Florent Guénard, François Jarrige, Isabelle Koch, Patrick Lang, Pascal Sévérac, Pascal Taranto

Résumés des contributions

Première Partie. La tradition en question

A. Grandjean (Université de Nantes), Nietzsche et le « génie » du ressentiment

Alors qu’il est d’usage de réduire le ressentiment tel que Nietzsche le thématise à la traduction affective d’une foncière impuissance à agir, on montre qu’il ouvre, selon Nietzsche même, à un type de puissance effective et efficiente, et ce en vertu de sa créativité axiologique radicale, dont on analyse l’horizon politique qu’elle projette, avant de souligner le fort potentiel énergétique qu’elle recèle.

P. Lang (Université de Nantes), La subversion des valeurs par l’ordre bourgeois. L’efficacité sociale du ressentiment selon Max Scheler

Les valeurs constituent un ordre hiérarchisé dont l’appréhension est perturbée par le ressentiment, qui place illusoirement la valeur de l’utile au-dessus des autres. Ce « poison » psychique, produisant les structures sociales favorables à sa propagation, s’accumule dans les sociétés qui combinent l’égalité des droits à l’inégalité de fait, et se trouve à la racine de l’« esprit capitaliste ». Toutefois, selon Scheler, le sentiment des valeurs est en premier lieu conditionné par des tempéraments héréditaires, ce qui relativise l’efficacité sociale du ressentiment.

F. Brahami (Université de Franche-Comté), Haine, envie, vengeance, et tous ces mots qui composent le vrai dictionnaire des révolutions

Parce qu’elle marque l’entrée sur la scène politique du peuple réel, et parce qu’elle s’est accompagnée de violences que ses contemporains jugèrent inouïes, la Révolution française est un lieu privilégié pour observer le ressentiment. Ressentiment que les adversaires, aux prises, se renvoient comme une insulte, et conçoivent comme la motivation profonde et inavouable des décisions politiques de leurs ennemis. Le ressentiment, c’est toujours celui des autres, raison pour laquelle il est si difficile de l’objectiver. L’analyse des positions de Rivarol sur le peuple en révolution témoigne de cette ambiguïté

F. Jarrige (Université de Bourgogne), Ressentiment, révoltes et histoire

Dans la foulée de l’intérêt croissant pour la question des émotions, les historiens ont commencé à s’emparer du terme de « ressentiment ». Deux types de travaux recourent à cette catégorie : l’histoire sociale des mouvements protestataires et les grandes synthèses consacrées aux idéologies modernes. Mais l’usage de cette notion reste dans l’ensemble assez flou. À partir d’une réflexion sur l’émergence du mot à l’ère des révolutions d’une part, et d’une étude de cas autour des soulèvements populaires contre la mécanisation de l’autre, nous tenterons de discuter les usages historiens de ce concept moral. L’étude des ressentiments nous confronte en effet à une difficulté permanente de l’écriture historique, celle de restituer et d’expliquer le devenir des sentiments individuels et collectifs. L’objet se dérobe et pour sortir des discours trop simplistes ou des postures dénonciatrices, l’historien doit accumuler les indices, les signes, les traces, et recomposer les multiples fils qui relient les acteurs les uns aux autres.

Deuxième Partie. L’ancien et Le nouveau

I. Koch (Aix-Marseille Université), Figures du ressentiment dans quelques anthropolo- gies anciennes : de la singularité affective du thumos à la pathologie ordinaire de la colère

L’analyse du concept de ressentiment part ici de la façon dont les philosophes de l’Antiquité ont distingué, parmi les passions, celles qui relèvent du thumos, où les affects de colère et de ressentiment articulent le sentiment d’injustice et le désir d’égalité, le mépris et l’estime de soi, l’offense et la reconnaissance sociale. Cette étude explore cette articulation chez Aristote, en corrélation avec une certaine conception de la justice, puis sa déconstruction dans le Stoïcisme, au profit d’un traitement rationnel, législatif et « froid » du problème de l’injustice.

P. Séverac (Université Paris-Est Créteil), Figures du ressentiment à l’âge classique (Leibniz, Pascal, Spinoza)

Au xviie siècle, le ressentiment n’est pas toujours une passion négative : il est le retentissement en soi d’un bien ou d’un mal causés par autrui, et le retour affectif à son égard (gratitude ou désir de vengeance). Quand il est vengeur, le ressentiment mêle blessure d’amour-propre et délectation d’imagination. Il enveloppe alors une force, politique, de destruction et de recomposition des rapports sociaux – pour le pire plutôt que le meilleur.

P. Taranto (Université de Nantes), Vengeance et appel au ciel dans le jusnaturalisme révolutionnaire de Locke

Le ressentiment apparaît chez Locke sous la double figure de la colère qui dure et de la vengeance du peuple. Il est donc soumis à une analyse double et divergente : d’un point de vue moral, religieux, et éducatif, la colère est vigoureusement condamnée comme exemplaire des passions pléonectiques. Mais du point de vue politique, le peuple en colère acquiert le droit légitime de se rebeller et de venger sa liberté menacée. La théorie politique de Locke semble ainsi exiger la notion, d’emblée problématique, d’un « Peuple rationnel », tel qu’il donne sens à la vieille devise des Whigs, reprise de Cicéron : Salus Populi suprema lex.

M. Bompard-Porte (Université de Bretagne Occidentale), Figures du ressentiment. Un point de vue psychanalytique

L’étymologie de « ressentiment » et la comparaison avec l’allemand mettent au jour l’ambiguïté et la richesse du terme. Elles sont mieux élucidées grâce à trois occurrences dues à Montaigne. On explicite alors trois modes du ressentiment, correspondant aux trois emplois de Montaigne et à trois moments de la morphogenèse psychique : deux modes infantiles, l’un narcissique, l’autre sadique anal, et un mode adulte, rarement pris en compte, où le ressentiment s’avère un partage élaboré entre semblables.

Troisième Partie. Le travail des institutions

F. Guénard (Université de Nantes), Ressentiment, envie et sens de la justice (Honneth, Rawls)

Comment lutter contre les inégalités sans éveiller des passions de ressentiment qui finissent par étouffer toute volonté de justice sociale ? Les théories post-socialistes de la justice, qu’elles visent la redistribution ou la reconnaissance, sont confrontées à une telle difficulté. Elles ne parviennent cependant à la contourner qu’en faisant du désir d’égalité un ressort subordonné dans les luttes politiques.

M. Bessone (Université Rennes 1), Ressentiment et sentiment d’injustice : quels enjeux pour la justice pénale ?

Dans ce texte, on se propose de réfléchir à la place du ressentiment dans nos convictions morales bien pesées sur la justice pénale : quel rôle joue-t-il comme sentiment moral dans la légitimation de la justice pénale comme institution et dans la justification de la distribution de peines particulières ? Si le ressentiment est une émotion fondatrice de nos attentes vis-à-vis de la justice pénale, son rôle ne peut être saisi dans une approche exclusivement conséquentialiste ou exclusivement rétributiviste de la justice pénale : le ressentiment est une source morale de la justice pénale mais cette dernière a pour essence de le transformer en indignation.

N. Duvoux (Université Paris Descartes), Le ressentiment, passion de l’assistance ?

Cet article montre que le ressentiment se développe dans un contexte social et institutionnel particulier. Le ressentiment vécu par différentes strates de la population française est analysé en relation avec les transformations récentes de l’État social. L’étude de celles-ci sert à illustrer une dynamique plus générale de recomposition de la conflictualité sociale dans les sociétés contemporaines à partir d’une analyse des affects. Il en ressort que le ressentiment a toujours partie liée avec la réalité et la représentation des rapports sociaux.




À propos de l'auteur :

Maître de conférences. HDR. Philosophie morale et politique. Philosophie du XVIIIe siècle. Directeur de la rédaction de la revue La vie des idées.

Aujourd’hui : maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure (Paris)


Courrier électronique : Florent Guénard


Du même auteur :
  • La Démocratie universelle. Philosophie d’un modèle politique

    Paris, Seuil, septembre 2016

    Florent Guénard
    Comment en est-on venu à penser qu’il suffisait de renverser un régime autoritaire pour que la démocratie s’installe, voire, comme en Irak en 2003, d’envahir un pays pour le libérer ? En quel sens peut-on dire que la démocratie est le « modèle » de régime qui correspond le mieux à certaines aspirations fondamentales de l’humanité ? L’idée d’une diffusion par la force de la démocratie n’est-elle pas une contradiction dans les termes ? Pour répondre à ces questions, Florent Guénard remonte aux présupposés (...)

  • Revue internationale de philosophie, 4/2015

    L’universalisme démocratique selon Walzer

    Numéro dirigé par Justine Lacroix

    Florent Guénard
    Résumé :
    Michael Walzer considère que la philosophie, portée à constituer des propositions universelles, ne parvient pas à penser le pluralisme des voies démocratiques. La conception théorique qu’elle se fait de la démocratie est ce qu’il appelle un universalisme surplombant, extérieur aux réalités auxquelles il doit s’appliquer. Cet article vise à montrer d’une part que Walzer ne distingue pas suffisamment la constitution des propositions philosophiques et la question de la normativité de ces (...)

  • Sous la direction de S. Al-Matary et de F. Guénard

    La démocratie à l’œuvre. Autour de P. Rosanvallon

    Seuil

    Florent Guénard
    Pour comprendre nos sociétés démocratiques toujours en quête d’elles-mêmes, explique Pierre Rosanvallon, il faut articuler l’histoire de l’âge moderne et l’analyse du monde contemporain. Et pour cela inventer une méthode et des outils conceptuels permettant à la fois de tirer parti de l’étude du passé et de saisir ce qui nous en sépare.
    De L’Âge de l’autogestion (1976) à La Société des égaux (2011), cet objectif théorique est resté indissociable d’une réflexion sur la difficulté de donner corps à l’idéal (...)

  • Aux éditions Classiques Garnier

    S’émouvoir de l’injustice. Rawls et le ressentiment

    Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ?

    Florent Guénard
    Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ? Rawls et ses critiques, ouvrage collectif sous la direction de S. Guérard de la Tour, G. Radica et C. Spector.
    Le sens de la justice, selon John Rawls, s’avère indispensable pour qu’une société bien ordonnée soit stable et pour que ses membres en soutiennent les principes politiques fondateurs. Or quelle est la nature de ce sens moral auquel Rawls accorde un rôle crucial dans sa théorie de la justice comme équité ? Le résultat d’une éducation adéquate, (...)

  • Aux éditions Classiques Garnier

    Philosophie de Rousseau

    sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak et F. Guénard

    Florent Guénard
    Philosophie de Rousseau, sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak, F. Guénard, Paris, Classiques Garnier, 2014, 512 p.
    Trois cents ans après sa naissance, nous retrouvons les questions par lesquelles Rousseau inquiétait son siècle en interrogeant le rapport de l’homme à la nature, les conditions et les effets de sa socialisation, le développement inséparable des passions et de la raison, etc. Mais l’actualité de ses idées sera mal entendue si on les sépare de son projet d’une «  (...)

  • Sous la direction de C. Colliot-Thélène et de F. Guénard

    Peuples et populisme

    Puf / La Vie des Idées

    Florent Guénard
    Le populisme est-il la vérité d’un régime démocratique qui n’a jamais réellement su donner un statut politique au « peuple » ou sa caricature la plus profonde ? Est-il l’expression contemporaine que le demos est aujourd’hui bel et bien fictif, si tant est, comme ne cessent de le clamer les adversaires de la démocratie, qu’il ait existé un jour ? L’écart entre le principe de la démocratie et sa réalité semble aujourd’hui maximal : ce n’est pas le peuple qui exerce le pouvoir, mais les experts, précisément (...)

  • Aux éditions Les Indes Savantes

    Rousseau, l’homme sauvage et les Indiens d’Amérique

    Dans Un continent en partage, dirigé par G. Havard et M. Augeron

    Florent Guénard
    Un continent en partage. Cinq siècles de rencontres entre Amérindiens et Français, sous la direction de Gilles Havard et de Mickaël Augeron, Paris, Les Indes Savantes, 2013.
    Un arrière-petit-fils du chef apache Geronimo qui vient se recueillir sur les plages du Débarquement ; des Indiens de Louisiane qui reçoivent une délégation de sénateurs français dans la langue de Molière ; un Arikara du Dakota du Nord qui se déclare « Frenchman » ; des indianophiles français qui, le week-end, vivent sous un tipi... (...)

1 | 2 | 3


À propos de l'auteur :

Professeur (Philosophie moderne et contemporaine)
Université de Lille


Courrier électronique : Antoine Grandjean


Du même auteur :
  • Sous la direction d’Antoine Grandjean

    Kant et les empirismes

    Paris, Classiques Garnier, 2017

    Antoine Grandjean
    Kant n’a pas seulement été réveillé de son sommeil dogmatique par la lecture d’un philosophe empiriste. L’éveil critique engage un constant débat avec le « problème empirisme », dont les termes travaillent de l’intérieur la philosophie kantienne, en même temps qu’il la convoque à s’établir pour partie sur son terrain.
    Cet ouvrage entend prendre la mesure du rapport aussi riche que complexe que le criticisme entretient avec l’empirisme. Ce faisant, il veut contribuer à requalifier ce dernier, qui, aux yeux de (...)

  • Antoine Grandjean

    La Philosophie de Kant

    Paris, Vrin, 2016

    Antoine Grandjean
    La philosophie est une connaissance rationnelle hautement technique, mais elle concerne ce qui nécessairement intéresse tout le monde. Elle consiste dans l’articulation systématique de trois questions : « Que puis-je savoir ? », « Que dois-je faire ? », « Que m’est-il permis d’espérer ? ». Toutes questions que récapitule cette dernière : « Qu’est-ce que l’homme ? ».
    On rappelle quelle fut la vie de Kant, dont il est devenu d’usage de croire qu’il n’en eut pas. On explicite les grands moments de la philosophie (...)

  • Matérialisme et nécessitarisme au XVIIIe siècle

    La conséquence matérialiste

    Revue Dix-huitième Siècle, 26, 2014

    Angélique Thébert , Antoine Grandjean , Pascal Taranto
    Le numéro 46 (2014) de la revue Dix-huitième Siècle contient un dossier coordonné par Antoine Grandjean et Pascal Taranto, intitulé « La conséquence matérialiste ».
    Consacré au rapport entre nécessitarisme et matérialisme au XVIIIe siècle, il rassemble 7 contributions : Matteo Favaretti-Camposampiero : « La chaîne des causes naturelles. Matérialisme et fatalisme chez Leibniz, Wolff et leurs adversaires » Éleonore Le Jallé : « La réception humienne du nécessitarisme de Hobbes » Angélique Thébert : "David Hartley (...)

  • Kant, Les Progrès de la métaphysique

    traduction, présentation et notes par Antoine Grandjean

    Antoine Grandjean
    « Quels sont les progrès réels de la métaphysique en Allemagne depuis le temps de Leibniz et de Wolff ? »
    La réponse historique que Kant donne à cette question posée par l’Académie de Berlin est lapidaire : que l’on étende le problème à tous les temps et tous les pays, et l’on devra répondre que la métaphysique n’a jamais fait de progrès. Elle n’a connu qu’une stagnation conflictuelle dans le néant, jusqu’à ce saut qui la conduisit du rien à l’achèvement, et qui coïncide avec le geste critique.
    Mais Kant donne (...)

  • sous la direction d’Antoine Grandjean et Laurent Perreau

    Husserl. La science des phénomènes

    CNRS Éditions, 2012

    Antoine Grandjean , Patrick Lang
    Edmund Husserl (1859-1938) a fondé une discipline nouvelle, la phénoménologie. Celle-ci développe une analyse descriptive des actes de la conscience intentionnelle (perception, imagination, souvenir, conscience d’autrui, etc.).
    Avec le premier livre des Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique (1913), Husserl définit la phénoménologie transcendantale comme « science des “phénomènes” ». Il expose la méthodologie de la pratique phénoménologique et conçoit un (...)

  • Antoine Grandjean

    Le Piège du solipsisme, ou de l’absence du monde

    Livre électronique ( 37 p.)

    Antoine Grandjean
    Êtes-vous vraiment certain(e) que le texte que vous lisez existe en dehors de la représentation que vous vous en faites ? Êtes-vous absolument sûr(e) que votre voisin n’est pas un simple produit de votre imagination ? Et la chaise sur laquelle il vous semble être assis(e) ? Et celui qui prétend qu’il va vous entretenir du « solipsisme » ?
    On montre ici quels présupposés ont conduit un certain nombre de philosophes à tenir ce doute, si manifestement anti-naturel, pour une attitude théorique au moins (...)

  • Voudriez-vous revivre ?

    Editions M-editer, mars 2011

    Antoine Grandjean
    Voudriez-vous revivre ? Pour la tradition philosophique, cette question est le lieu d’une évaluation immanente de la vie, qui n’est jamais possible autrement que dans sa confrontation à sa propre suspension. Les philosophes divergent quant au sens de la réponse : un Non, par exemple, peut accuser la vie, comme dire la satisfaction de celui qui n’entend pas recommencer ce qui fut bien mené. Après avoir passé en revue certaines occurrences historiques du motif (de Cicéron à Nietzsche, en passant par (...)

  • Théodicées

    Antoine Grandjean , Blaise Benoit , Dominique Doucet , Pascal Taranto
    Ouvrage collectif consacré à l’histoire de la « théodicée », envisagée comme un régime de discours dont la spécificité engage peut-être celle du traitement que la métaphysique réserve à la question du mal.
    Il s’inscrit dans la continuité des « 2e Journées de La Baule » organisées par le département de philosophie en 2007.
    Cet ouvrage contribue à tirer au clair la spécificité formelle et la signification philosophique d’un motif discursif dont l’identité nominale (un néologisme), la quasi absence d’explication par (...)

1 | 2


À propos de l'auteur :

Directeur du département de philosophie.
Maître de conférences en philosophie et musique.
Spécialités : le concept de valeur dans l’éthique, l’économie, la sociologie ; phénoménologie allemande et française ; phénoménologie de la musique.


Courrier électronique : Patrick Lang


Du même auteur :
  • Traduits, préfacés et annotés par Patrick Lang

    Max Scheler : Trois essais sur l’esprit du capitalisme

    Nantes, Éditions Nouvelles Cécile Defaut

    Patrick Lang
    Les textes critiques de Max Scheler sur le capitalisme, rédigés au printemps 1914 (avant le début de la Première Guerre mondiale) et inédits en français, occupent une place de premier ordre parmi les études concernant la genèse et la spécificité historiques du capitalisme. Dans le débat inauguré vers 1900 entre sociologues, historiens et économistes à propos des sources religieuses de l’« esprit du capitalisme », Scheler élabore une position aussi originale que méconnue. Dans un dialogue fécond avec les (...)

  • Sous la direction de Gabriel Mahéo et Emmanuel Housset

    Max Scheler. Éthique et phénoménologie

    Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection « Philosophica », 2015

    Patrick Lang
    La pensée de Max Scheler (1874-1928) a un destin paradoxal : reconnu de son vivant comme un philosophe essentiel, notamment par Heidegger qui voyait en lui « la force philosophique la plus vive » de son temps, figure majeure de la phénoménologie, du personnalisme et de l’anthropologie philosophique, son œuvre monumentale est aujourd’hui passée sous silence, alors même que son influence et sa portée n’ont jamais cessé d’être reconnues.
    La force et l’originalité de cette pensée résident tout d’abord dans (...)

  • Érotisme – Revue 303

    N°131

    Pascal Taranto , Patrick Lang
    Numéro coordonné par Pascal Taranto, avec notamment des contributions de Pascal Taranto, Patrick Lang et de Gabrielle Marion Ledru (étudiante en M2).
    Présentation du numéro :
    Notre civilisation et notre technologie ont exacerbé le désir de tout voir, de tout entendre, de tout posséder : les caméras, les grandes oreilles, les petites boutiques du désir consumériste sont partout. Cette hystérie de la transparence, loin de laisser au désir le jeu des voiles et dévoilements qui toujours le suscite et (...)

  • Edited by B. Fantini, D. Martín Moruno, J. Moscoso

    On Resentment : Past and Present

    Cambridge Scholars Publishing, 2013

    Patrick Lang
    Resentment has a history. Paintings such as Géricault’s Le Radeau de La Méduse, nineteenth-century women’s manifestos and WWI war photographs provide but a few examples to retrace the changing physiognomy of this emotion from the second half of the eighteenth century up to our contemporary society. The essays in this collection attempt to shed light on the historical evolution of this affective experience adopting the French Revolution as a « gravitational force », namely as a moment in which (...)

  • Sous la direction de Véronique Verdier

    Robert Misrahi : Pour une éthique de la joie

    Actes du colloque de Cerisy (juin 2012)

    Patrick Lang
    Ce livre rassemble les Actes du colloque qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle du 9 au 16 juin 2012.
    Ce colloque a permis de parcourir un itinéraire dans l’ensemble de l’oeuvre de Robert Misrahi. Des philosophes ont d’abord exposé les grands axes de sa pensée, des spécialistes d’autres disciplines ont ensuite montré que cette pensée avait essaimé dans de nombreux champs de pratiques : psychanalytique, bioéthique, coopérative, poétique, artistique, monde de l’entreprise, de (...)

  • Centenaire de la naissance de Sergiu Celibidache (1912-1996)

    Sergiu Celibidache : Gedichte und Erzählungen

    Texte aus dem Nachlass

    Patrick Lang
    Celibidachiana I : Werke und Schriften, Band 2
    Eine Edition der Sergiu Celibidache Stiftung
    herausgegeben von Patrick Lang und Mark Mast
    C’est par ce recueil d’ébauches « littéraires » que commence, en cette année du centenaire de la naissance de Sergiu Celibidache, l’édition soigneuse de son legs manuscrit. L’activité créatrice du chef d’orchestre dans le domaine littéraire (en sa langue maternelle et en deux langues étrangères au moins) est repérable jusque dans les années 1950, voire en deçà. Poèmes (...)

1 | 2 | 3


À propos de l'auteur :

Histoire de la philosophie anglaise (Locke, Hume, Berkeley, Toland, Collins).

Aujourd’hui : Professeur des universités (Université Aix-Marseile).


Courrier électronique : Pascal Taranto


Du même auteur :
  • Matérialisme et nécessitarisme au XVIIIe siècle

    La conséquence matérialiste

    Revue Dix-huitième Siècle, 26, 2014

    Angélique Thébert , Antoine Grandjean , Pascal Taranto
    Le numéro 46 (2014) de la revue Dix-huitième Siècle contient un dossier coordonné par Antoine Grandjean et Pascal Taranto, intitulé « La conséquence matérialiste ».
    Consacré au rapport entre nécessitarisme et matérialisme au XVIIIe siècle, il rassemble 7 contributions : Matteo Favaretti-Camposampiero : « La chaîne des causes naturelles. Matérialisme et fatalisme chez Leibniz, Wolff et leurs adversaires » Éleonore Le Jallé : « La réception humienne du nécessitarisme de Hobbes » Angélique Thébert : "David Hartley (...)

  • Érotisme – Revue 303

    N°131

    Pascal Taranto , Patrick Lang
    Numéro coordonné par Pascal Taranto, avec notamment des contributions de Pascal Taranto, Patrick Lang et de Gabrielle Marion Ledru (étudiante en M2).
    Présentation du numéro :
    Notre civilisation et notre technologie ont exacerbé le désir de tout voir, de tout entendre, de tout posséder : les caméras, les grandes oreilles, les petites boutiques du désir consumériste sont partout. Cette hystérie de la transparence, loin de laisser au désir le jeu des voiles et dévoilements qui toujours le suscite et (...)

  • Traduction, présentation et notes de Pascal Taranto

    Irréligion

    Croire en Dieu ? Un mauvais calcul

    Pascal Taranto
    Collection « Petite Bibliothèque de l’Athéisme » dirigée par Pascal Taranto.
    Présentation
    L’idée de Dieu ne vous impressionne pas, malgré son omniprésence dans les traditions humaines ? Vous pensez que croire est une chose, et raisonner scientifiquement une autre ? Vous n’accordez aux mythes religieux qu’un intérêt anthropologique, historique, littéraire – ce qui est déjà beaucoup ? Vous êtes irréligieux. Mais comme la libre pensée risque de disparaître si l’on ne s’en sert pas, il est bon de (...)

  • Théodicées

    Antoine Grandjean , Blaise Benoit , Dominique Doucet , Pascal Taranto
    Ouvrage collectif consacré à l’histoire de la « théodicée », envisagée comme un régime de discours dont la spécificité engage peut-être celle du traitement que la métaphysique réserve à la question du mal.
    Il s’inscrit dans la continuité des « 2e Journées de La Baule » organisées par le département de philosophie en 2007.
    Cet ouvrage contribue à tirer au clair la spécificité formelle et la signification philosophique d’un motif discursif dont l’identité nominale (un néologisme), la quasi absence d’explication par (...)

  • Le spectateur impartial et la « médiocrité » de la vertu

    Conférence donnée à Curitiba, Brésil, juin 2007.

    Pascal Taranto
    Télécharger le fichier .pdf
    Adam Smith est généralement crédité de l’invention, dans sa Théorie des sentiments moraux, d’une figure philosophique originale, celle du spectateur impartial, sorte de norme éthique personnifiée, ou, pour reprendre ses propres termes, de « grand juge et arbitre de notre conduite ». La conception générale de l’éthique qui sous-tend un tel personnage conceptuel et lui donne consistance n’est pourtant pas proprement smithienne ; Shaftesbury, Butler, Hutcheson et Hume voient (...)

  • Du suicide - de l’immortalité de l’âme - David Hume

    préface de Pascal Taranto

    Pascal Taranto
    Est-il criminel de se suicider ? À cette question la superstition a toujours répondu « oui ». C’est en philosophe que David Hume (1711-1776) a voulu répondre « non », en réfutant toutes les raisons couramment alléguées pour nous priver de notre liberté naturelle à disposer de notre vie. Pas plus qu’il ne nuit à la société ou à notre prochain, le suicide n’est un outrage envers la providence divine. Et ce qui est déjà convaincant à la lumière du seul essai Sur le Suicide prend encore une autre force à la (...)

1 | 2


Haut de page up

rechercher sur le caphi


aide & repérage

logouniv       Le site du CAPHI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France.      Creative Commons