Essai de caractérisation de l’évolution des musiques super-héroïques de Batman (1989) à  The Dark Night Rises (2012)

Essai de caractérisation de l’évolution des musiques super-héroïques de Batman (1989) à  The Dark Night Rises (2012)

Vingt-trois années séparent les musiques des films Batman (Tim Burton, 1989) et The Dark Knight Rises (Christopher Nolan, 2012) avec les compositions respectives de Danny Elfman et Hans Zimmer. Si les compositeurs restent tous deux fidèles à  une conception signalétique des thèmes, Zimmer propose toutefois un nombre plus élevé de matériaux thématiques, avec la présence d’un « ostinato identifiant » pour chacun des trois personnages principaux, en plus de leurs thèmes propres.
élaborée par une véritable équipe, la « narration sonore » constitue également un enjeu majeur de l’esthétique de Nolan et Zimmer avec l’élaboration, sur l’ensemble du film, d’un continuum bruit/musique, dont ce que nous avons appelé l’« effects underscoring » constitue l’une des stratégies les plus novatrices parmi celles proposées. L’« effects underscoring » est une technique compositionnelle par laquelle la musique se voit destinée à  former un écrin émotionnel non plus aux voix, mais aux bruits lors de séquences où ce sont eux qui, par leur propriétés intrinsèques (organisation rythmique, caractéristiques timbrales), concentrent la signification dramaturgique d’un passage. Le travail minutieux sur les bruits, qui s’ajoute à  une meilleure définition de ceux-ci grâce à  la technologie numérique, « libère » la musique dans son rapport à  l’image ; nous en observons les effets concrets en comparant les synchronismes et le maniement des ostinatos (longueur, pédales harmoniques, rythme harmonique) dans des scènes d’action empruntées aux deux films. Tandis que le travail d’Elfman se caractérise par une écriture vive et prompte à  souligner tant les actions des personnages que les changements de plans, Zimmer se détache des évènements visuels en privilégiant une plus grande continuité musicale qui repose en partie sur ce nous avons appelé le stem scoring, soit une composition musicale conçue en plusieurs strates que le compositeur ou le mixeur peut à  loisir déclencher ou taire en fonction de l’image.
http://revuemusicaleoicrm.org/rmo-vol5-n2/musiques-super-heroiques/



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