Encyclopédie philosophique en ligne
dimanche 24 janvier 2016,
Guillaume d’Ockham est associé au nominalisme, entendu comme la thèse selon laquelle tout ce qui existe est une chose individuelle, et au « rasoir  » qui serait le principe d’économie ontologique permettant d’éliminer les entités inutiles. Après une brève biographie (section 0), l’article précise et corrige la conception du nominalisme et le rà´le du principe d’économie, et les situe dans le très vaste ensemble de la pensée philosophique et théologique du franciscain. La logique (section 1), la théorie de la connaissance (2) et la métaphysique (3) ont partie liée et leur présentation constitue la plus grande part de cet article. Elles sont complétées par quelques vues sur la très abondante contribution d’Ockham aux questions de philosophie naturelle (4). La théologie (5), l’éthique et la conception des vertus (6) complètent le panorama de la pensée d’Ockham pendant sa période de théologien « universitaire  ». Un exposé de ses contributions à la pensée politique et ecclésiologique est nécessaire mais inévitablement réduit (7). Quelques éléments critiques (8) terminent cette présentation du Venerabilis Inceptor.
Table des matières
1. Logique et philosophie du langage
a. Logique et sémantique
b. Les propriétés des termes – signification et supposition
c. Les propositions – théorie des conditions de vérité
2. Théorie de la connaissance et philosophie de l’esprit
a. Intuitions, abstractions, jugements et science
b. Le concept comme acte et comme signe
c. Le langage mental
3. Métaphysique : le nominalisme
a. Trois sources et deux principes
b. Le nominalisme (1) la critique des universaux
c. Le nominalisme (2) la réduction des catégories
4. Philosophie naturelle (physique) et théologie
a. Physique
b. Causalité et hylémorphisme
5. Théologie philosophique
6. Ethique
7. Ecclésiologie et politique
a. Pauvreté et propriété
b. Le pouvoir dans l’Eglise
c. Le pouvoir dans l’Etat
8. Critiques
a. Sémantique
b. Connaissance
c. Métaphysique
d. Science
e. Théologie
Bibliographie
Michon, C. (2016), « Ockham  », version académique, dans M. Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, URL : http://encyclo-philo.fr/ockham-a/
Professeur. Métaphysique, philosophie de la religion, philosophie médiévale.
Courrier électronique : cyrille.michon@univ-nantes.fr
Foi et croyances religieuses
Philosophie n. 145 (mars 2020), p. 102-120
De manière très générale, la foi est une attitude propositionnelle, l’attitude de croire portant sur un contenu propositionnel. Il convient également de faire une place à la croyance ou au croire qui correspond à une adhésion à celui qui parle, au sens o๠«  je vous crois  ». Le croire de la foi se rapporte à Dieu ou à celui qui parle pour Dieu, le prophète. La foi c’est alors croire Dieu. Pour proposer une élucidation de cette conception de la foi comme croire Dieu, je commencerai par la mise en place de (...)
Revue Thomiste 119 (2019 n°4) : p. 531-576
Lectures de la Somme de théologie, IIa-IIae, q. 64, a. 7
L’article de la Somme consacré à l’homicide en situation de légitime défense a traditionnellement été tenu pour la source de la doctrine du double effet, formulée par les théologiens puis par le Magistère catholiques. Pourtant, des lectures incompatibles en ont été faites dès la seconde scolastique, qui sont présentée dans la première partie de cette étude. Une divergence majeure oppose ceux qui, comme Cajetan, trouvent bien dans le texte de saint Thomas la distinction entre effet visé et effet seulement (...)
Encyclopédie philosophique en ligne
Dieu est Dieu, nom de Dieu. Ce titre tautologique et ironique de Maurice Clavel pourrait servir à marquer la difficulté de dire plus, de dire quoi que ce soit, sur Dieu, y compris ce que signifie le mot ‘Dieu’. L’exposé qui suit se limitera à son usage au singulier, sans article et fonctionnant comme un nom propre, qui est le plus courant dans le monde occidental contemporain. Il est notamment utilisé dans les trois grandes religions dites monothéistes (Judaà¯sme, Christianisme, Islam) et dans les (...)
University of Notre Dame (IN), 21-23 Jan. 2018
Communication keynote pour un colloque organisé à l’occasion des 60 ans de l’article d’Elizabeth Anscombe « Modern Moral Philosophy  », avec J. Frey, A. McIntyre, C. Vogler, R. Wiseman
Programme : http://nanovic.nd.edu/events/2018/0...
in J.-B. Guillon, Le libre arbitre. Approches contemporaines.
Sommaire : 1. La stratégie de Frankfurt contre le PAP et sa généralisation aux conséquences. 2. Les ressources de la Conception Causale. 3. La responsabilité pour les conséquences inévitables d’omissions imputables. 4. La responsabilité pour les conséquences inévitables des actions. 5. Conclusion
Religious Studies 53 (3), 2017, 387-401
Numéro Spécial pour les 80 ans de R. Swinburne
The affective view of faith, as opposed to the doxastic or cognitive view, giving more importance to the goodwill than to belief content, has received much support in recent philosophy of religion, including from Richard Swinburne. Swinburne’s concept of faith is no less rational than his concept of religious belief, but its rationality is that of action or of a practically oriented attitude, aiming at the goals of religion, compatible with religious disbelief (belief that the religious (...)
Peter van Inwagen
Traduction de Cyrille Michon
L’Essai sur le libre arbitre de Peter van Inwagen a largement contribué, depuis sa publication en 1983, au développement des discussions contemporaines sur la métaphysique de la liberté et sur les fondements de la responsabilité morale. Il importe autant par la position qu’il défend, en restaurant la thèse de l’incompatibilité du libre arbitre et du déterminisme contre le compatibilisme dominant à l’époque, et par sa cartographie des positions et des arguments, qui balisent toujours les discussions (...)
Philosophers’ Imprint - Vol. 10, N°17, May 2017
Thobias Hoffmann and Cyrille Michon
From the early reception of Thomas Aquinas up to the present, many have interpreted his theory of liberum arbitrium (which for Aquinas is free will specifically as the power to choose among alternatives) to imply intellectual determinism : we do not control our choices, because we do not control the practical judgments that cause our choices. In this paper we argue instead that he rejects determinism in general and intellectual determinism in particular, which would effectively destroy (...)