• IFAC

Accueil  Textes en ligne  Les dinosaures ont-ils existé ?

Les dinosaures ont-ils existé ?

Réalisme épistémologique et réalisme ontologique des universaux

vendredi 7 mars 2003, Cyrille Michon


La question de l’existence des dinosaures, si c’en est une, est d’abord comprise comme une question empirique. Elle de savoir si les données recueillies, notamment les fossiles, permettent de reconstituer une population animale ayant existé dans une période éloignée, avant de disparaà®tre totalement de la surface de la Terre, et ayant eu des propriétés qui justifient son rassemblement sous une màªme dénomination. A la différence d’une autre question empirique, comme celle de l’existence de l’Atlantide ou de Jésus, elle pose donc le problème de la valeur de notre classification, car il pourrait se révéler que certains animaux tenus pour des dinosaures relevaient en fait d’une autre lignée animale que les reptiles (oiseaux ou mammifères), ou qu’elle distingue arbitrairement certains archosaures parmi d’autres (les dinosaures sont en fait les gros archosaures). Mais c’est aussi une question philosophique, que l’on peut poser à propos de bien d’autres termes dits d’espèces ou de genres naturels (natural kinds), à commencer par ceux d’homme ou de chien. La question philosophique est alors celle du caractère objectif de tout rassemblement ou de toute classification qui nous permet d’organiser notre représentation du monde, ou encore la question du caractère projectible de nos termes classificatoires, et de la valeur de ces projections. Pourraient-elles ne dépendre que de nous, de notre culture, de notre langue ou de notre cerveau ? Il ne s’agit pas seulement de dire que des perspectives différentes peuvent àªtre prises sur le màªme objet, ou le màªme spectacle. Car cette manière màªme de s’exprimer assume l’identité d’un objet ou d’un spectacle sur lequel sont prises différentes perspectives. Le citadin et le paysan n’ont pas la màªme “ vision †de la vache, surtout ces temps-ci. Mais ils s’accordent dans l’identification des vaches dans le pré ou à l’abattoir.

Version préliminaire d’un texte paru dans Le réalisme des universaux, dir. V. Carraud et S. Chauvier, Cahiers de l’Université de Caen, 38-39, 2002, 229-248

titre documents joints




À propos de l'auteur :

_Cyrille-Michon_

Professeur. Métaphysique, philosophie de la religion, philosophie médiévale.


Courrier électronique : cyrille.michon@univ-nantes.fr


Du même auteur :
  • Foi et croyances religieuses

    L’attitude propositionnelle de la foi : croire Dieu (que p)

    Philosophie n. 145 (mars 2020), p. 102-120

    Cyrille Michon

    De manière très générale, la foi est une attitude propositionnelle, l’attitude de croire portant sur un contenu propositionnel. Il convient également de faire une place à la croyance ou au croire qui correspond à une adhésion à celui qui parle, au sens o๠« Â je vous crois  ». Le croire de la foi se rapporte à Dieu ou à celui qui parle pour Dieu, le prophète. La foi c’est alors croire Dieu. Pour proposer une élucidation de cette conception de la foi comme croire Dieu, je commencerai par la mise en place de (...)


  • Revue Thomiste 119 (2019 n°4) : p. 531-576

    Le double effet d’un acte de légitime défense

    Lectures de la Somme de théologie, IIa-IIae, q. 64, a. 7

    Cyrille Michon

    L’article de la Somme consacré à l’homicide en situation de légitime défense a traditionnellement été tenu pour la source de la doctrine du double effet, formulée par les théologiens puis par le Magistère catholiques. Pourtant, des lectures incompatibles en ont été faites dès la seconde scolastique, qui sont présentée dans la première partie de cette étude. Une divergence majeure oppose ceux qui, comme Cajetan, trouvent bien dans le texte de saint Thomas la distinction entre effet visé et effet seulement (...)


  • Dieu

    Encyclopédie philosophique en ligne

    Cyrille Michon

    Dieu est Dieu, nom de Dieu. Ce titre tautologique et ironique de Maurice Clavel pourrait servir à marquer la difficulté de dire plus, de dire quoi que ce soit, sur Dieu, y compris ce que signifie le mot ‘Dieu’. L’exposé qui suit se limitera à son usage au singulier, sans article et fonctionnant comme un nom propre, qui est le plus courant dans le monde occidental contemporain. Il est notamment utilisé dans les trois grandes religions dites monothéistes (Judaà¯sme, Christianisme, Islam) et dans les (...)


  • Absolute Prohibitions

    University of Notre Dame (IN), 21-23 Jan. 2018

    Cyrille Michon

    Communication keynote pour un colloque organisé à l’occasion des 60 ans de l’article d’Elizabeth Anscombe « Modern Moral Philosophy  », avec J. Frey, A. McIntyre, C. Vogler, R. Wiseman
    Programme : http://nanovic.nd.edu/events/2018/0...


  • Religious Studies 53 (3), 2017, 387-401

    Believing God. An Account of Faith As Personal Trust

    Numéro Spécial pour les 80 ans de R. Swinburne

    Cyrille Michon

    The affective view of faith, as opposed to the doxastic or cognitive view, giving more importance to the goodwill than to belief content, has received much support in recent philosophy of religion, including from Richard Swinburne. Swinburne’s concept of faith is no less rational than his concept of religious belief, but its rationality is that of action or of a practically oriented attitude, aiming at the goals of religion, compatible with religious disbelief (belief that the religious (...)


  • Peter van Inwagen

    Essai sur le libre arbitre

    Traduction de Cyrille Michon

    Cyrille Michon

    L’Essai sur le libre arbitre de Peter van Inwagen a largement contribué, depuis sa publication en 1983, au développement des discussions contemporaines sur la métaphysique de la liberté et sur les fondements de la responsabilité morale. Il importe autant par la position qu’il défend, en restaurant la thèse de l’incompatibilité du libre arbitre et du déterminisme contre le compatibilisme dominant à l’époque, et par sa cartographie des positions et des arguments, qui balisent toujours les discussions (...)


  • Philosophers’ Imprint - Vol. 10, N°17, May 2017

    Aquinas on Free Will and Intellectual Determinism

    Thobias Hoffmann and Cyrille Michon

    Cyrille Michon

    From the early reception of Thomas Aquinas up to the present, many have interpreted his theory of liberum arbitrium (which for Aquinas is free will specifically as the power to choose among alternatives) to imply intellectual determinism : we do not control our choices, because we do not control the practical judgments that cause our choices. In this paper we argue instead that he rejects determinism in general and intellectual determinism in particular, which would effectively destroy (...)


1 | 2 | 3 | 4 | 5


Haut de page up

rechercher sur le caphi


aide & repérage

logouniv       Le site du CAPHI est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France.      Creative Commons