Sous la direction d’Antoine Grandjean et de Florent Guénard
Rennes, Presses Universitaires de Rennes, collection « Philosophica », 2012
mercredi 13 juin 2012,
, , ,Le ressentiment n’a pas bonne presse : « passion irrationnelle  », « expression de l’impuissance  », « envie deÌ guiseÌ e  » – les termes ne manquent pas dans l’histoire de la penseÌ e pour disqualifier ce qui est apparu, au mieux, comme le sentiment d’un malaise, au pire comme un deÌ sir de vengeance rentreÌ e des classes populaires aÌ€ l’encontre des eÌ lites. Trois caracteÌ ristiques du ressentiment sont alors geÌ neÌ ralement mises en eÌ vidence. D’abord, on souligne que c’est une passion speÌ cifiquement moderne, qui n’est theÌ oriseÌ e qu’au xixe sieÌ€cle parce qu’elle ne prospeÌ€re pleinement que dans les socieÌ teÌ s de masse. Ensuite, on montre que c’est une tradition de penseÌ e speÌ cifique (Nietzsche puis Scheler) qui en a deÌ finitivement fixeÌ le sens, la comprenant comme l’eÌ motion des faibles incapables d’affirmer leur hostiliteÌ aÌ€ l’encontre de ceux qui les dominent. On preÌ cise enfin que le ressentiment conduit aÌ€ une subversion des valeurs morales, et qu’il giÌ‚t au creux des passions politiques d’apparence eÌ mancipatrice : la veÌ riteÌ de la volonteÌ d’eÌ galiteÌ ou de justice serait une rancune honteuse.
C’est aÌ€ montrer les limites de cette interpreÌ tation que cet ouvrage est consacreÌ . Il veut montrer que le ressentiment a une histoire, et que si l’on veut identifier la speÌ cificiteÌ de ses manifestations contemporaines, il faut les mesurer aÌ€ la manieÌ€re dont la philosophie ancienne et la penseÌ e classique ont theÌ matiseÌ les affects approchants. Il entend eÌ galement construire une critique des interpreÌ tations traditionnelles, en montrant comment celles- ci ont tendu aÌ€ simplifier la penseÌ e nietzscheÌ enne, et ce pour restituer aÌ€ cette passion son eÌ minente complexiteÌ . Il souhaite enfin organiser une analyse du dynamisme dont le ressentiment est l’expression, en mettant aÌ€ profit la richesse que signifie en la matieÌ€re une approche pluridisciplinaire. Car cette passion, loin d’eÌ‚tre seulement cette manifestation de l’impuissance aÌ€ laquelle on a voulu la reÌ duire, est reÌ action eÌ motionnelle face aÌ€ l’inacheÌ€vement de l’eÌ galiteÌ dont nos socieÌ teÌ s deÌ mocratiques sont pourtant la promesse.
Le ressentiment est creÌ ation de valeurs, attention aÌ€ la reÌ ciprociteÌ , attachement aÌ€ la justice. C’est une passion sociale qui exprime la puissance de l’affect dans la vie politique ; c’est plus encore l’une des formes, certes potentiellement pathologique, de l’eÌ leÌ ment affectif dont nos ideÌ aux de liberteÌ et d’eÌ galiteÌ ont un irreÌ ductible besoin.
Avec les contributions de Magali Bessone, MicheÌ€le Bompard-Porte, FreÌ deÌ ric Brahami, Nicolas Duvoux, Antoine Grandjean, Florent GueÌ nard, Franà§ois Jarrige, Isabelle Koch, Patrick Lang, Pascal SeÌ veÌ rac, Pascal Taranto
ReÌ sumeÌ s des contributions
Première Partie. La tradition en question
A. Grandjean (UniversiteÌ de Nantes), Nietzsche et le « geÌ nie  » du ressentiment
Alors qu’il est d’usage de reÌ duire le ressentiment tel que Nietzsche le theÌ matise aÌ€ la traduction affective d’une foncieÌ€re impuissance aÌ€ agir, on montre qu’il ouvre, selon Nietzsche meÌ‚me, aÌ€ un type de puissance effective et efficiente, et ce en vertu de sa creÌ ativiteÌ axiologique radicale, dont on analyse l’horizon politique qu’elle projette, avant de souligner le fort potentiel eÌ nergeÌ tique qu’elle receÌ€le.
P. Lang (UniversiteÌ de Nantes), La subversion des valeurs par l’ordre bourgeois. L’efficaciteÌ sociale du ressentiment selon Max Scheler
Les valeurs constituent un ordre hieÌ rarchiseÌ dont l’appreÌ hension est perturbeÌ e par le ressentiment, qui place illusoirement la valeur de l’utile au-dessus des autres. Ce « poison  » psychique, produisant les structures sociales favorables aÌ€ sa propagation, s’accumule dans les socieÌ teÌ s qui combinent l’eÌ galiteÌ des droits aÌ€ l’ineÌ galiteÌ de fait, et se trouve aÌ€ la racine de l’« esprit capitaliste  ». Toutefois, selon Scheler, le sentiment des valeurs est en premier lieu conditionneÌ par des tempeÌ raments heÌ reÌ ditaires, ce qui relativise l’efficaciteÌ sociale du ressentiment.
F. Brahami (UniversiteÌ de Franche-ComteÌ ), Haine, envie, vengeance, et tous ces mots qui composent le vrai dictionnaire des reÌ volutions
Parce qu’elle marque l’entreÌ e sur la sceÌ€ne politique du peuple reÌ el, et parce qu’elle s’est accompagneÌ e de violences que ses contemporains jugeÌ€rent inouïes, la ReÌ volution française est un lieu privileÌ gieÌ pour observer le ressentiment. Ressentiment que les adversaires, aux prises, se renvoient comme une insulte, et conçoivent comme la motivation profonde et inavouable des deÌ cisions politiques de leurs ennemis. Le ressentiment, c’est toujours celui des autres, raison pour laquelle il est si difficile de l’objectiver. L’analyse des positions de Rivarol sur le peuple en reÌ volution teÌ moigne de cette ambiguïteÌ
F. Jarrige (UniversiteÌ de Bourgogne), Ressentiment, reÌ voltes et histoire
Dans la fouleÌ e de l’inteÌ ràªt croissant pour la question des eÌ motions, les historiens ont commenceÌ aÌ€ s’emparer du terme de « ressentiment  ». Deux types de travaux recourent aÌ€ cette cateÌ gorie : l’histoire sociale des mouvements protestataires et les grandes syntheÌ€ses consacreÌ es aux ideÌ ologies modernes. Mais l’usage de cette notion reste dans l’ensemble assez flou. AÌ€ partir d’une reÌ flexion sur l’eÌ mergence du mot aÌ€ l’eÌ€re des reÌ volutions d’une part, et d’une eÌ tude de cas autour des souleÌ€vements populaires contre la meÌ canisation de l’autre, nous tenterons de discuter les usages historiens de ce concept moral. L’eÌ tude des ressentiments nous confronte en effet aÌ€ une difficulteÌ permanente de l’eÌ criture historique, celle de restituer et d’expliquer le devenir des sentiments individuels et collectifs. L’objet se deÌ robe et pour sortir des discours trop simplistes ou des postures deÌ nonciatrices, l’historien doit accumuler les indices, les signes, les traces, et recomposer les multiples fils qui relient les acteurs les uns aux autres.
Deuxième Partie. L’ancien et Le nouveau
I. Koch (Aix-Marseille UniversiteÌ ), Figures du ressentiment dans quelques anthropolo- gies anciennes : de la singulariteÌ affective du thumos aÌ€ la pathologie ordinaire de la coleÌ€re
L’analyse du concept de ressentiment part ici de la faà§on dont les philosophes de l’AntiquiteÌ ont distingueÌ , parmi les passions, celles qui releÌ€vent du thumos, ouÌ€ les affects de coleÌ€re et de ressentiment articulent le sentiment d’injustice et le deÌ sir d’eÌ galiteÌ , le meÌ pris et l’estime de soi, l’offense et la reconnaissance sociale. Cette eÌ tude explore cette articulation chez Aristote, en correÌ lation avec une certaine conception de la justice, puis sa deÌ construction dans le Stoà¯cisme, au profit d’un traitement rationnel, leÌ gislatif et « froid  » du probleÌ€me de l’injustice.
P. SeÌ verac (UniversiteÌ Paris-Est CreÌ teil), Figures du ressentiment aÌ€ l’aÌ‚ge classique (Leibniz, Pascal, Spinoza)
Au xviie sieÌ€cle, le ressentiment n’est pas toujours une passion neÌ gative : il est le retentissement en soi d’un bien ou d’un mal causeÌ s par autrui, et le retour affectif aÌ€ son eÌ gard (gratitude ou deÌ sir de vengeance). Quand il est vengeur, le ressentiment meÌ‚le blessure d’amour-propre et deÌ lectation d’imagination. Il enveloppe alors une force, politique, de destruction et de recomposition des rapports sociaux – pour le pire plutoÌ‚t que le meilleur.
P. Taranto (UniversiteÌ de Nantes), Vengeance et appel au ciel dans le jusnaturalisme reÌ volutionnaire de Locke
Le ressentiment apparaà®t chez Locke sous la double figure de la coleÌ€re qui dure et de la vengeance du peuple. Il est donc soumis aÌ€ une analyse double et divergente : d’un point de vue moral, religieux, et eÌ ducatif, la coleÌ€re est vigoureusement condamneÌ e comme exemplaire des passions pleÌ onectiques. Mais du point de vue politique, le peuple en coleÌ€re acquiert le droit leÌ gitime de se rebeller et de venger sa liberteÌ menaceÌ e. La theÌ orie politique de Locke semble ainsi exiger la notion, d’embleÌ e probleÌ matique, d’un « Peuple rationnel  », tel qu’il donne sens aÌ€ la vieille devise des Whigs, reprise de CiceÌ ron : Salus Populi suprema lex.
M. Bompard-Porte (UniversiteÌ de Bretagne Occidentale), Figures du ressentiment. Un point de vue psychanalytique
L’eÌ tymologie de « ressentiment  » et la comparaison avec l’allemand mettent au jour l’ambiguïteÌ et la richesse du terme. Elles sont mieux eÌ lucideÌ es graÌ‚ce aÌ€ trois occurrences dues aÌ€ Montaigne. On explicite alors trois modes du ressentiment, correspondant aux trois emplois de Montaigne et aÌ€ trois moments de la morphogeneÌ€se psychique : deux modes infantiles, l’un narcissique, l’autre sadique anal, et un mode adulte, rarement pris en compte, ouÌ€ le ressentiment s’aveÌ€re un partage eÌ laboreÌ entre semblables.
Troisième Partie. Le travail des institutions
F. GueÌ nard (UniversiteÌ de Nantes), Ressentiment, envie et sens de la justice (Honneth, Rawls)
Comment lutter contre les ineÌ galiteÌ s sans eÌ veiller des passions de ressentiment qui finissent par eÌ touffer toute volonteÌ de justice sociale ? Les theÌ ories post-socialistes de la justice, qu’elles visent la redistribution ou la reconnaissance, sont confronteÌ es aÌ€ une telle difficulteÌ . Elles ne parviennent cependant aÌ€ la contourner qu’en faisant du deÌ sir d’eÌ galiteÌ un ressort subordonneÌ dans les luttes politiques.
M. Bessone (UniversiteÌ Rennes 1), Ressentiment et sentiment d’injustice : quels enjeux pour la justice peÌ nale ?
Dans ce texte, on se propose de reÌ fleÌ chir aÌ€ la place du ressentiment dans nos convictions morales bien peseÌ es sur la justice peÌ nale : quel rà´le joue-t-il comme sentiment moral dans la leÌ gitimation de la justice peÌ nale comme institution et dans la justification de la distribution de peines particulieÌ€res ? Si le ressentiment est une eÌ motion fondatrice de nos attentes vis-aÌ€-vis de la justice peÌ nale, son rà´le ne peut àªtre saisi dans une approche exclusivement conseÌ quentialiste ou exclusivement reÌ tributiviste de la justice peÌ nale : le ressentiment est une source morale de la justice peÌ nale mais cette dernieÌ€re a pour essence de le transformer en indignation.
N. Duvoux (UniversiteÌ Paris Descartes), Le ressentiment, passion de l’assistance ?
Cet article montre que le ressentiment se deÌ veloppe dans un contexte social et institutionnel particulier. Le ressentiment veÌ cu par diffeÌ rentes strates de la population franà§aise est analyseÌ en relation avec les transformations reÌ centes de l’EÌ tat social. L’eÌ tude de celles-ci sert aÌ€ illustrer une dynamique plus geÌ neÌ rale de recomposition de la conflictualiteÌ sociale dans les socieÌ teÌ s contemporaines aÌ€ partir d’une analyse des affects. Il en ressort que le ressentiment a toujours partie lieÌ e avec la reÌ aliteÌ et la repreÌ sentation des rapports sociaux.
Voir en ligne : La vie des idées
Maà®tre de conférences. HDR. Philosophie morale et politique. Philosophie du XVIIIe siècle. Directeur de la rédaction de la revue La vie des idées.
Aujourd’hui : maà®tre de conférences à l’Ecole Normale Supérieure (Paris)
Courrier électronique : florent.guenard@ens.fr
Paris, Seuil, septembre 2016
Comment en est-on venu à penser qu’il suffisait de renverser un régime autoritaire pour que la démocratie s’installe, voire, comme en Irak en 2003, d’envahir un pays pour le libérer ? En quel sens peut-on dire que la démocratie est le « modèle » de régime qui correspond le mieux à certaines aspirations fondamentales de l’humanité ? L’idée d’une diffusion par la force de la démocratie n’est-elle pas une contradiction dans les termes ? Pour répondre à ces questions, Florent Guénard remonte aux présupposés (...)
Revue internationale de philosophie, 4/2015
Numéro dirigé par Justine Lacroix
Résumé :
Michael Walzer considère que la philosophie, portée à constituer des propositions universelles, ne parvient pas à penser le pluralisme des voies démocratiques. La conception théorique qu’elle se fait de la démocratie est ce qu’il appelle un universalisme surplombant, extérieur aux réalités auxquelles il doit s’appliquer. Cet article vise à montrer d’une part que Walzer ne distingue pas suffisamment la constitution des propositions philosophiques et la question de la normativité de ces (...)
Sous la direction de S. Al-Matary et de F. Guénard
Seuil
Pour comprendre nos sociétés démocratiques toujours en quàªte d’elles-màªmes, explique Pierre Rosanvallon, il faut articuler l’histoire de l’à¢ge moderne et l’analyse du monde contemporain. Et pour cela inventer une méthode et des outils conceptuels permettant à la fois de tirer parti de l’étude du passé et de saisir ce qui nous en sépare.
De L’à‚ge de l’autogestion (1976) à La Société des égaux (2011), cet objectif théorique est resté indissociable d’une réflexion sur la difficulté de donner corps à (...)
Aux éditions Classiques Garnier
Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ?
Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ? Rawls et ses critiques, ouvrage collectif sous la direction de S. Guérard de la Tour, G. Radica et C. Spector.
Le sens de la justice, selon John Rawls, s’avère indispensable pour qu’une société bien ordonnée soit stable et pour que ses membres en soutiennent les principes politiques fondateurs. Or quelle est la nature de ce sens moral auquel Rawls accorde un rà´le crucial dans sa théorie de la justice comme équité ? Le résultat d’une éducation (...)
Dans l’Å“uvre de Rousseau, politique et religion entretiennent des rapports complexes qui engendrent un certain nombre de tensions. Parmi elles, quatre sont particulièrement apparentes : En premier lieu, Rousseau, penseur contractualiste, s’attache à montrer que la souveraineté n’a pas de fondement divin mais qu’elle est d’origine humaine . En matière de pouvoir politique, les dieux n’ont pas la parole. Pourtant, lorsqu’il est question d’instituer un peuple, Rousseau recommande au législateur de faire (...)
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sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak et F. Guénard
Philosophie de Rousseau, sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak, F. Guénard, Paris, Classiques Garnier, 2014, 512 p.
Trois cents ans après sa naissance, nous retrouvons les questions par lesquelles Rousseau inquiétait son siècle en interrogeant le rapport de l’homme à la nature, les conditions et les effets de sa socialisation, le développement inséparable des passions et de la raison, etc. Mais l’actualité de ses idées sera mal entendue si on les sépare de son projet d’une « (...)
Sous la direction de C. Colliot-Thélène et de F. Guénard
Puf / La Vie des Idées
Le populisme est-il la vérité d’un régime démocratique qui n’a jamais réellement su donner un statut politique au « peuple  » ou sa caricature la plus profonde ? Est-il l’expression contemporaine que le demos est aujourd’hui bel et bien fictif, si tant est, comme ne cessent de le clamer les adversaires de la démocratie, qu’il ait existé un jour ? L’écart entre le principe de la démocratie et sa réalité semble aujourd’hui maximal : ce n’est pas le peuple qui exerce le pouvoir, mais les experts, (...)
Aux éditions Les Indes Savantes
Dans Un continent en partage, dirigé par G. Havard et M. Augeron
Un continent en partage. Cinq siècles de rencontres entre Amérindiens et Franà§ais, sous la direction de Gilles Havard et de Mickaà« l Augeron, Paris, Les Indes Savantes, 2013.
Un arrière-petit-fils du chef apache Geronimo qui vient se recueillir sur les plages du Débarquement ; des Indiens de Louisiane qui reà§oivent une délégation de sénateurs franà§ais dans la langue de Molière ; un Arikara du Dakota du Nord qui se déclare « Frenchman  » ; des indianophiles franà§ais qui, le week-end, vivent sous un (...)
Professeur (Philosophie moderne et contemporaine)
Université de Lille
Courrier électronique : antoine.grandjean@univ-lille.fr
Sous la direction d’Antoine Grandjean
Paris, Classiques Garnier, 2017
Kant n’a pas seulement été réveillé de son sommeil dogmatique par la lecture d’un philosophe empiriste. L’éveil critique engage un constant débat avec le « problème empirisme  », dont les termes travaillent de l’intérieur la philosophie kantienne, en màªme temps qu’il la convoque à s’établir pour partie sur son terrain.
Cet ouvrage entend prendre la mesure du rapport aussi riche que complexe que le criticisme entretient avec l’empirisme. Ce faisant, il veut contribuer à requalifier ce dernier, qui, aux yeux (...)
Antoine Grandjean
Paris, Vrin, 2016
La philosophie est une connaissance rationnelle hautement technique, mais elle concerne ce qui nécessairement intéresse tout le monde. Elle consiste dans l’articulation systématique de trois questions : « Que puis-je savoir ?  », « Que dois-je faire ?  », « Que m’est-il permis d’espérer ?  ». Toutes questions que récapitule cette dernière : « Qu’est-ce que l’homme ?  ».
On rappelle quelle fut la vie de Kant, dont il est devenu d’usage de croire qu’il n’en eut pas. On explicite les grands (...)
Matérialisme et nécessitarisme au XVIIIe siècle
Revue Dix-huitième Siècle, 26, 2014
, ,Le numéro 46 (2014) de la revue Dix-huitième Siècle contient un dossier coordonné par Antoine Grandjean et Pascal Taranto, intitulé « La conséquence matérialiste ».
Consacré au rapport entre nécessitarisme et matérialisme au XVIIIe siècle, il rassemble 7 contributions : Matteo Favaretti-Camposampiero : « La chaà®ne des causes naturelles. Matérialisme et fatalisme chez Leibniz, Wolff et leurs adversaires » à‰leonore Le Jallé : « La réception humienne du nécessitarisme de Hobbes » Angélique Thébert : « David (...)
traduction, présentation et notes par Antoine Grandjean
« Quels sont les progrès réels de la métaphysique en Allemagne depuis le temps de Leibniz et de Wolff ?  »
La réponse historique que Kant donne à cette question posée par l’Académie de Berlin est lapidaire : que l’on étende le problème à tous les temps et tous les pays, et l’on devra répondre que la métaphysique n’a jamais fait de progrès. Elle n’a connu qu’une stagnation conflictuelle dans le néant, jusqu’à ce saut qui la conduisit du rien à l’achèvement, et qui coà¯ncide avec le geste critique. (...)
sous la direction d’Antoine Grandjean et Laurent Perreau
CNRS à‰ditions, 2012
,Edmund Husserl (1859-1938) a fondé une discipline nouvelle, la phénoménologie. Celle-ci développe une analyse descriptive des actes de la conscience intentionnelle (perception, imagination, souvenir, conscience d’autrui, etc.).
Avec le premier livre des Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique (1913), Husserl définit la phénoménologie transcendantale comme «  science des “phénomènes†  ». Il expose la méthodologie de la pratique phénoménologique et conà§oit (...)
Antoine Grandjean
Livre électronique ( 37 p.)
àŠtes-vous vraiment certain(e) que le texte que vous lisez existe en dehors de la représentation que vous vous en faites ? àŠtes-vous absolument sà »r(e) que votre voisin n’est pas un simple produit de votre imagination ? Et la chaise sur laquelle il vous semble àªtre assis(e) ? Et celui qui prétend qu’il va vous entretenir du « solipsisme  » ?
On montre ici quels présupposés ont conduit un certain nombre de philosophes à tenir ce doute, si manifestement anti-naturel, pour une attitude théorique au moins (...)
Editions M-editer, mars 2011
Voudriez-vous revivre ? Pour la tradition philosophique, cette question est le lieu d’une évaluation immanente de la vie, qui n’est jamais possible autrement que dans sa confrontation à sa propre suspension. Les philosophes divergent quant au sens de la réponse : un Non, par exemple, peut accuser la vie, comme dire la satisfaction de celui qui n’entend pas recommencer ce qui fut bien mené. Après avoir passé en revue certaines occurrences historiques du motif (de Cicéron à Nietzsche, en passant par (...)
Ouvrage collectif consacré à l’histoire de la « théodicée », envisagée comme un régime de discours dont la spécificité engage peut-àªtre celle du traitement que la métaphysique réserve à la question du mal.
Il s’inscrit dans la continuité des « 2e Journées de La Baule » organisées par le département de philosophie en 2007.
Cet ouvrage contribue à tirer au clair la spécificité formelle et la signification philosophique d’un motif discursif dont l’identité nominale (un néologisme), la quasi absence (...)
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Directeur du département de philosophie.
Maà®tre de conférences en philosophie et musique.
Spécialités : le concept de valeur dans l’éthique, l’économie, la sociologie ; phénoménologie allemande et franà§aise ; phénoménologie de la musique.
Courrier électronique : patrick.lang@univ-nantes.fr
Sous la direction de Ph. Capelle-Dumont et de D. Cohen-Levinas
Paris, Les éditions du Cerf, 2021
La relation entre les deux traditions du judaà¯sme et du christianisme a fait l’objet, depuis le début du XXe siècle, d’approches philosophiques fondamentales que le présent ouvrage s’efforce de réunir et de ressaisir. De Rosenzweig à Levinas, de Bergson à Maritain, de Péguy à Sartre et de Simone Weil à Ricoeur, c’est une constellation théorique singulièrement contrastée qui s’y manifeste, mettant en lumière une histoire philosophique inspiratrice de notre espace religieux et politique. Il ne s’agit (...)
In : C. Gutland, X. Yang, W. Zhang (dir.), Scheler und das asiatische Denken im Weltalter des Ausgleichs, Scheleriana, vol. 6, Nordhausen, Bautz, 2019, p. 200-213.
In the second edition (1923) of The Nature of Sympathy, Scheler claims “a long-term reciprocal adjustment [Ausgleich] between the Western ethos and that of Asia, and especially India ; so that eventually Asia should learn to cultivate the Western ideals of humanitas and the non-cosmic love of persons in God, while we of the West should cultivate in ourselves the sense of emotional identity with the living universe†(VII, 113-114). My contribution examines the implications of the latter (here (...)
Traduits, préfacés et annotés par Patrick Lang
Nantes, à‰ditions Nouvelles Cécile Defaut
Les textes critiques de Max Scheler sur le capitalisme, rédigés au printemps 1914 (avant le début de la Première Guerre mondiale) et inédits en franà§ais, occupent une place de premier ordre parmi les études concernant la genèse et la spécificité historiques du capitalisme. Dans le débat inauguré vers 1900 entre sociologues, historiens et économistes à propos des sources religieuses de l’« esprit du capitalisme  », Scheler élabore une position aussi originale que méconnue. Dans un dialogue fécond avec les (...)
Sous la direction de Gabriel Mahéo et Emmanuel Housset
Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection « Philosophica », 2015
La pensée de Max Scheler (1874-1928) a un destin paradoxal : reconnu de son vivant comme un philosophe essentiel, notamment par Heidegger qui voyait en lui «  la force philosophique la plus vive  » de son temps, figure majeure de la phénoménologie, du personnalisme et de l’anthropologie philosophique, son Å“uvre monumentale est aujourd’hui passée sous silence, alors màªme que son influence et sa portée n’ont jamais cessé d’àªtre reconnues.
La force et l’originalité de cette pensée résident tout (...)
N°131
,Numéro coordonné par Pascal Taranto, avec notamment des contributions de Pascal Taranto, Patrick Lang et de Gabrielle Marion Ledru (étudiante en M2).
Présentation du numéro :
Notre civilisation et notre technologie ont exacerbé le désir de tout voir, de tout entendre, de tout posséder : les caméras, les grandes oreilles, les petites boutiques du désir consumériste sont partout. Cette hystérie de la transparence, loin de laisser au désir le jeu des voiles et dévoilements qui toujours le suscite (...)
Edited by B. Fantini, D. Martàn Moruno, J. Moscoso
Cambridge Scholars Publishing, 2013
Resentment has a history. Paintings such as Géricault’s Le Radeau de La Méduse, nineteenth-century women’s manifestos and WWI war photographs provide but a few examples to retrace the changing physiognomy of this emotion from the second half of the eighteenth century up to our contemporary society. The essays in this collection attempt to shed light on the historical evolution of this affective experience adopting the French Revolution as a « gravitational force », namely as a moment in which the (...)
Sous la direction de Véronique Verdier
Actes du colloque de Cerisy (juin 2012)
Ce livre rassemble les Actes du colloque qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle du 9 au 16 juin 2012.
Ce colloque a permis de parcourir un itinéraire dans l’ensemble de l’oeuvre de Robert Misrahi. Des philosophes ont d’abord exposé les grands axes de sa pensée, des spécialistes d’autres disciplines ont ensuite montré que cette pensée avait essaimé dans de nombreux champs de pratiques : psychanalytique, bioéthique, coopérative, poétique, artistique, monde de l’entreprise, (...)
Centenaire de la naissance de Sergiu Celibidache (1912-1996)
Texte aus dem Nachlass
Celibidachiana I : Werke und Schriften, Band 2
Eine Edition der Sergiu Celibidache Stiftung
herausgegeben von Patrick Lang und Mark Mast
C’est par ce recueil d’ébauches « littéraires » que commence, en cette année du centenaire de la naissance de Sergiu Celibidache, l’édition soigneuse de son legs manuscrit. L’activité créatrice du chef d’orchestre dans le domaine littéraire (en sa langue maternelle et en deux langues étrangères au moins) est repérable jusque dans les années 1950, voire en deà§à . (...)
Histoire de la philosophie anglaise (Locke, Hume, Berkeley, Toland, Collins).
Aujourd’hui : Professeur des universités (Université Aix-Marseile).
Courrier électronique : pascal.taranto@univ-amu.fr
Matérialisme et nécessitarisme au XVIIIe siècle
Revue Dix-huitième Siècle, 26, 2014
, ,Le numéro 46 (2014) de la revue Dix-huitième Siècle contient un dossier coordonné par Antoine Grandjean et Pascal Taranto, intitulé « La conséquence matérialiste ».
Consacré au rapport entre nécessitarisme et matérialisme au XVIIIe siècle, il rassemble 7 contributions : Matteo Favaretti-Camposampiero : « La chaà®ne des causes naturelles. Matérialisme et fatalisme chez Leibniz, Wolff et leurs adversaires » à‰leonore Le Jallé : « La réception humienne du nécessitarisme de Hobbes » Angélique Thébert : « David (...)
N°131
,Numéro coordonné par Pascal Taranto, avec notamment des contributions de Pascal Taranto, Patrick Lang et de Gabrielle Marion Ledru (étudiante en M2).
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Notre civilisation et notre technologie ont exacerbé le désir de tout voir, de tout entendre, de tout posséder : les caméras, les grandes oreilles, les petites boutiques du désir consumériste sont partout. Cette hystérie de la transparence, loin de laisser au désir le jeu des voiles et dévoilements qui toujours le suscite (...)
Sous la direction de Laurent Jaffro
Collection « Analyse et Philosophie  »
,Présentation
Quelle sorte de contrà´le et, par suite, de responsabilité, avons-nous à l’égard de nos croyances ? Dans quelle mesure pouvons-nous décider de croire ? Cette question agite la philosophie européenne depuis Aristote, les stoà¯ciens, et les sceptiques ; avec les médiévaux, elle croise celle de la responsabilité du chrétien à l’égard de sa foi ; avec les modernes, elle rencontre le problème pratique de la tolérance. Cet ouvrage explore ainsi l’histoire de la controverse sur le rà´le de la (...)
Traduction, présentation et notes de Pascal Taranto
Croire en Dieu ? Un mauvais calcul
Collection « Petite BibliotheÌ€que de l’AtheÌ isme  » dirigeÌ e par Pascal Taranto.
Présentation
L’ideÌ e de Dieu ne vous impressionne pas, malgreÌ son omnipreÌ sence dans les traditions humaines ? Vous pensez que croire est une chose, et raisonner scientifiquement une autre ? Vous n’accordez aux mythes religieux qu’un inteÌ reÌ‚t anthropologique, historique, litteÌ raire – ce qui est deÌ jaÌ€ beaucoup ? Vous eÌ‚tes irreÌ ligieux. Mais comme la libre penseÌ e risque de disparaiÌ‚tre si l’on ne s’en (...)
Ouvrage collectif consacré à l’histoire de la « théodicée », envisagée comme un régime de discours dont la spécificité engage peut-àªtre celle du traitement que la métaphysique réserve à la question du mal.
Il s’inscrit dans la continuité des « 2e Journées de La Baule » organisées par le département de philosophie en 2007.
Cet ouvrage contribue à tirer au clair la spécificité formelle et la signification philosophique d’un motif discursif dont l’identité nominale (un néologisme), la quasi absence (...)
Conférence donnée à Curitiba, Brésil, juin 2007.
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Adam Smith est généralement crédité de l’invention, dans sa Théorie des sentiments moraux, d’une figure philosophique originale, celle du spectateur impartial, sorte de norme éthique personnifiée, ou, pour reprendre ses propres termes, de « grand juge et arbitre de notre conduite  ». La conception générale de l’éthique qui sous-tend un tel personnage conceptuel et lui donne consistance n’est pourtant pas proprement smithienne ; Shaftesbury, Butler, Hutcheson et Hume voient (...)
préface de Pascal Taranto
Est-il criminel de se suicider ? à€ cette question la superstition a toujours répondu « oui  ». C’est en philosophe que David Hume (1711-1776) a voulu répondre « non  », en réfutant toutes les raisons couramment alléguées pour nous priver de notre liberté naturelle à disposer de notre vie. Pas plus qu’il ne nuit à la société ou à notre prochain, le suicide n’est un outrage envers la providence divine. Et ce qui est déjà convaincant à la lumière du seul essai Sur le Suicide prend encore une autre force à la (...)
Essais de philosophie du sport.
, , , , ,Sous la direction de Denis Moreau et Pascal Taranto.
Si la philosophie veut amener à la clarté du concept la complexité de l’expérience humaine, on peut s’étonner qu’elle se soit si peu, en France du moins, intéressée au sport, alors que la sociologie a depuis longtemps reconnu l’activité sportive, comme une « clé pour la connaissance de la société » (Elias). Le philosophe succomberait-il au préjugé qui lie de manière inversement proportionnelle les capacités ou l’activité physiques d’une part, et d’autre (...)
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