La vengeance comme acte politique

La vengeance comme acte politique

Autour de la création mondiale de l’opéra Maria Republica de François Paris (né en 1961), Angers Nantes Opéra et l’association Philosophia organisent un débat entre les philosophes Cécile Lavergne et Bruno Gnassounou le lundi 14 mars, à  20h.

Ce débat sera animé par Pilar Martinez-Vasseur, professeure en Histoire et civilisation de l’Espagne contemporaine à  l’université de Nantes et codirectrice du Festival de cinéma espagnol de Nantes (25e édition en 2015).

DISPUTE PHILOSOPHIQUE

La vengeance comme acte politique

De l’intime douleur à  l’éclat public

Le destin de la Maria Republica imaginée par l’écrivain Agustà­n Gà³mez-Arcos et portée aujourd’hui à  l’opéra par François Paris semble scellé par son seul nom, rouge, communiste, autant dire une tache indélébile pour l’Espagne franquiste. D’être née Republica, d’être née femme sous un pouvoir autoritaire qui n’appartient qu’aux hommes, condamne par avance Maria à  l’effacement de son nom, de son passé, de son existence même ; à  l’humiliation ; à  devenir la putain rouge.

La suprême vengeance que fourbit donc en secret Maria Republica, après avoir usé de sa vénale condition pour détruire cette haute société d’hommes qui l’a condamnée, est à  la hauteur de sa douleur. Une vengeance qui n’a rien d’exclusivement féminin mais devient pourtant un vrai combat de femme dans une société qui n’offre à  ses filles d’autre alternative que d’être une épouse aimante et soumise ou une chair à  plaisir pour les mâles notables.

Comment la vengeance, menée en solitaire, peut-elle avoir un sens collectif, devenir un acte politique ? Ainsi que le héros cristallise, parfois à  son corps défendant, les inéluctables aspirations de son époque, celui ou celle qui se venge peut-il incarner plus que sa propre mésaventure ? C’est à  ces troublantes questions que s’intéressera cette dispute philosophique.

– Cécile Lavergne, ancienne élève de l’école Normale Supérieure de Lyon, agrégée de philosophie, est docteur en philosophie de l’université Paris-Ouest Nanterre. Ses recherches, à  l’interface entre philosophie sociale et épistémologie des sciences sociales, portent sur les rapports entre la construction des identités et la production des violences contemporaines, au travers notamment d’une confrontation entre Axel Honneth et Pierre Bourdieu. Elle a été membre du comité de rédaction et rédactrice en chef de la revue de sciences humaines Tracés (ENS Editions). Avec Alexis Cukier et Fabien Delmotte, elle a codirigé émancipation. Les métamorphoses de la critique sociale (éditions du Croquant, 2013). Parmi ses travaux figure également une étude sur la justification morale des violences politiques (“Questioning the moral justification of political violence: recognition conflicts, identities and émancipation”, Critical Horizons, Equinox Publishing, ISSN 1440-9917, p. 211-231, 2011).

Bruno Gnassounou, professeur de philosophie à  l’université de Nantes, est aussi directeur du Centre Atlantique de Philosophie. Ses recherches portent sur la philosophie de l’action, la philosophie du langage, la métaphysique et la philosophie du droit. Il est par ailleurs fondateur et membre du comité éditorial de la revue Igitur et codirecteur de la collection Philosophie contemporaine aux éditions Classiques Garnier. Il a notamment dirigé avec Max Kistler la publication de Causes, pouvoirs et dispositions (Presses universitaires de France, 2005) et a publié Philosophie de l’action (Librairie philosophique Vrin, 2007).

Télécharger ici le dépliant d’Angers Nantes Opéra sur Maria Republica

Théâtre Graslin de Nantes, 20h00. Entrée gratuite.

Réservations pare@smano.eu
ou 02 41 36 07 25 du lundi au vendredi de 10h à  17h00



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