La théorie de la reconnaissance: un modèle critique pour l’éducation?

La théorie de la reconnaissance: un modèle critique pour l’éducation?

Alain Patrick Olivier interroge la valeur de la théorie de la reconnaissance pour l’éducation en mettant en rapport son analyse du processus éducatif et sa critique de la société néo-libérale. Il met en évidence la structure éducative de la théorie de la reconnaissance telle qu’elle s’est construite dans la tradition philosophique chez Hegel et Marx pour la confronter à  l’interprétation actuelle d’Axel Honneth. La question est de savoir si la lutte pour la reconnaissance est un modèle théorique de résistance face aux formes d’aliénation produites par le capitalisme ou une forme d’adaptation aux réalité du marché et à  ses idéologies. Cette clarification s’avère d’autant plus nécessaire que le néo-libéralisme en sa rhétorique théorique et normative a tendance à  recycler les concepts de la philosophie critique “car, remarque Alain Patrick Olivier, il y a aussi une structure de reconnaissance dans les politiques et les philosophies managériales”. Bien que Honneth situe son concept de la reconnaissance dans le contexte des relations de domination et en se plaçant du point de vue du dominé, il abandonne de plus en plus le modèle historique et social de lutte pour la reconnaissance au profit du modèle normatif et prescriptif de l’éthique du respect pour autrui et de l’autolimitation de l’activité égoïste. Mais n’est-ce pas lorsqu’elle est appréhendée sous le schéma dialectique de la “lutte” que la théorie de la reconnaissance possède toute sa force critique de remise en cause de l’ordre existant?

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