“La prescience et la liberté, le temps et l’éternité” Une relecture du dernier livre (V) de la Consolation de Philosophie

“La prescience et la liberté, le temps et l’éternité” Une relecture du dernier livre (V) de la Consolation de Philosophie

Le livre V de la Consolation présente un problème et une solution très connus, très influents et très étudiés : le problème de la prescience des actes libres, et la solution par le recours à  l’éternité divine. C’est au milieu de ces quelques pages, les proses 3 à  6, que l’on trouve la célèbre définition boécienne de l’éternité, dans le sillage d’un autre passage célèbre du Timée de Platon. Sur ce point, comme dans l’ensemble du développement sur la prescience, les éléments assemblés par Boèce ne sont pas nouveaux, et proviennent assez largement de l’héritage néoplatonicien (y compris la logique d’Aristote). Mais puisque tout ceci est bien connu et que l’on ne compte plus les études portant sur tout ou partie de ce dernier livre, pourquoi y revenir ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un texte très difficile, dont l’interprétation est délicate. Une sorte de vulgate, déjà  utilisée par les penseurs médiévaux, s’est imposée, mais elle a souvent été remise en cause. Une des dernières contestations de cette vulgate, qui propose une « autre» lecture du texte et des thèses de Boèce, a été offerte dans plusieurs études par John Marenbon. Je me propose ici de reprendre le dossier, l’interprétation traditionnelle et sa critique par Marenbon, et de présenter mon propre jugement. Pour tout dire, je suis troublé par l’interprétation de Marenbon, mais pas totalement convaincu, et je voudrais faire part de mes réserves. Ce faisant, nous pourrons parcourir à  nouveau le texte de Boèce, et j’espère, l’éclairer un peu.

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