Un commentaire des Lettres écrites de la Montagne de Jean-Jacques Rousseau
vendredi 18 novembre 2005,
La publication de l’Emile et du Contrat social a dressé les autorités de l’Europe entière contre Rousseau. A Genève, les deux ouvrages - condamnés comme « tendant à détruire la religion chrétienne et tous les gouvernements » - sont brà »lés le 18 juin 1762. Rousseau abdique sa citoyenneté pour protester contre le traitement qui lui a été infligé. Les Citoyens et Bourgeois portent alors des « représentations » au Petit Conseil qui riposte par la plume de Jean-Robert Tronchin : ce sont les Lettres de la campagne. C’est sur cette longue crise que reviennent les Lettres écrites de la montagne, publiées à la fin 1764. Cette double inscription dans le temps et dans l’espace fait-elle des Lettres une Å“uvre de circonstances ? C’est ce qu’on a le plus souvent cru : leur prise en compte dans l’interprétation de la pensée de Rousseau reste bien limitée. Pourtant, celui-ci en avait clairement averti : sa personne et la ville de Genève étaient de « petits objets » mais : « la religion, la liberté, la justice ! voilà , qui que vous soyez, ce qui n’est pas au-dessous de vous ». Tels sont bien les enjeux de ce texte doublement exceptionnel : Rousseau y propose une mise au point conjuguée de sa pensée sur la religion et la politique (ce qu’il ne fait nulle part de faà§on si circonstanciée et équilibrée) et s’y exprime de faà§on toute nouvelle sur les conditions juridiques de la liberté. Ce volume s’emploie à restituer aux Lettres de la montagne leur place parmi les Å“uvres majeures de Rousseau.
Editeur : Paris, Vrin, collection « Etudes et Commentaires », 2005
Voir en ligne : La vie des idées
Maà®tre de conférences. HDR. Philosophie morale et politique. Philosophie du XVIIIe siècle. Directeur de la rédaction de la revue La vie des idées.
Aujourd’hui : maà®tre de conférences à l’Ecole Normale Supérieure (Paris)
Courrier électronique : florent.guenard@ens.fr
Paris, Seuil, septembre 2016
Comment en est-on venu à penser qu’il suffisait de renverser un régime autoritaire pour que la démocratie s’installe, voire, comme en Irak en 2003, d’envahir un pays pour le libérer ? En quel sens peut-on dire que la démocratie est le « modèle » de régime qui correspond le mieux à certaines aspirations fondamentales de l’humanité ? L’idée d’une diffusion par la force de la démocratie n’est-elle pas une contradiction dans les termes ? Pour répondre à ces questions, Florent Guénard remonte aux présupposés (...)
Revue internationale de philosophie, 4/2015
Numéro dirigé par Justine Lacroix
Résumé :
Michael Walzer considère que la philosophie, portée à constituer des propositions universelles, ne parvient pas à penser le pluralisme des voies démocratiques. La conception théorique qu’elle se fait de la démocratie est ce qu’il appelle un universalisme surplombant, extérieur aux réalités auxquelles il doit s’appliquer. Cet article vise à montrer d’une part que Walzer ne distingue pas suffisamment la constitution des propositions philosophiques et la question de la normativité de ces (...)
Sous la direction de S. Al-Matary et de F. Guénard
Seuil
Pour comprendre nos sociétés démocratiques toujours en quàªte d’elles-màªmes, explique Pierre Rosanvallon, il faut articuler l’histoire de l’à¢ge moderne et l’analyse du monde contemporain. Et pour cela inventer une méthode et des outils conceptuels permettant à la fois de tirer parti de l’étude du passé et de saisir ce qui nous en sépare.
De L’à‚ge de l’autogestion (1976) à La Société des égaux (2011), cet objectif théorique est resté indissociable d’une réflexion sur la difficulté de donner corps à (...)
Aux éditions Classiques Garnier
Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ?
Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ? Rawls et ses critiques, ouvrage collectif sous la direction de S. Guérard de la Tour, G. Radica et C. Spector.
Le sens de la justice, selon John Rawls, s’avère indispensable pour qu’une société bien ordonnée soit stable et pour que ses membres en soutiennent les principes politiques fondateurs. Or quelle est la nature de ce sens moral auquel Rawls accorde un rà´le crucial dans sa théorie de la justice comme équité ? Le résultat d’une éducation (...)
Dans l’Å“uvre de Rousseau, politique et religion entretiennent des rapports complexes qui engendrent un certain nombre de tensions. Parmi elles, quatre sont particulièrement apparentes : En premier lieu, Rousseau, penseur contractualiste, s’attache à montrer que la souveraineté n’a pas de fondement divin mais qu’elle est d’origine humaine . En matière de pouvoir politique, les dieux n’ont pas la parole. Pourtant, lorsqu’il est question d’instituer un peuple, Rousseau recommande au législateur de faire (...)
Aux éditions Classiques Garnier
sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak et F. Guénard
Philosophie de Rousseau, sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak, F. Guénard, Paris, Classiques Garnier, 2014, 512 p.
Trois cents ans après sa naissance, nous retrouvons les questions par lesquelles Rousseau inquiétait son siècle en interrogeant le rapport de l’homme à la nature, les conditions et les effets de sa socialisation, le développement inséparable des passions et de la raison, etc. Mais l’actualité de ses idées sera mal entendue si on les sépare de son projet d’une « (...)
Sous la direction de C. Colliot-Thélène et de F. Guénard
Puf / La Vie des Idées
Le populisme est-il la vérité d’un régime démocratique qui n’a jamais réellement su donner un statut politique au « peuple  » ou sa caricature la plus profonde ? Est-il l’expression contemporaine que le demos est aujourd’hui bel et bien fictif, si tant est, comme ne cessent de le clamer les adversaires de la démocratie, qu’il ait existé un jour ? L’écart entre le principe de la démocratie et sa réalité semble aujourd’hui maximal : ce n’est pas le peuple qui exerce le pouvoir, mais les experts, (...)
Aux éditions Les Indes Savantes
Dans Un continent en partage, dirigé par G. Havard et M. Augeron
Un continent en partage. Cinq siècles de rencontres entre Amérindiens et Franà§ais, sous la direction de Gilles Havard et de Mickaà« l Augeron, Paris, Les Indes Savantes, 2013.
Un arrière-petit-fils du chef apache Geronimo qui vient se recueillir sur les plages du Débarquement ; des Indiens de Louisiane qui reà§oivent une délégation de sénateurs franà§ais dans la langue de Molière ; un Arikara du Dakota du Nord qui se déclare « Frenchman  » ; des indianophiles franà§ais qui, le week-end, vivent sous un (...)