Paris, Seuil, septembre 2016
jeudi 8 septembre 2016,
Comment en est-on venu à penser qu’il suffisait de renverser un régime autoritaire pour que la démocratie s’installe, voire, comme en Irak en 2003, d’envahir un pays pour le libérer ? En quel sens peut-on dire que la démocratie est le « modèle » de régime qui correspond le mieux à certaines aspirations fondamentales de l’humanité ? L’idée d’une diffusion par la force de la démocratie n’est-elle pas une contradiction dans les termes ? Pour répondre à ces questions, Florent Guénard remonte aux présupposés philosophiques des visions de l’expansion démocratique qui voient celle-ci comme un processus inéluctable, mais aussi aux différentes compréhensions de ce qu’est un « modèle » politique. Dans une double démarche, à la fois historique et typologique, il expose comment la démocratisation a été pensée dans la philosophie politique depuis Platon et compare les différentes voies proposées, soulignant le tournant qu’à constitué la Révolution franà§aise et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans le processus. Avant 1789, la démocratie occidentale est un modèle politique qu’on ne conà§oit comme généralisable que sous certaines conditions. Aux XIXe et XXe siècles, elle devient exportable : c’est elle qui est censée réaliser les aspirations de la modernité. La critique postcoloniale a largement montré les limites et les coà »ts de cette modélisation. Comprendre aujourd’hui l’expansion de la démocratie suppose qu’on prenne en compte les nouvelles formes de l’universalisme démocratique, en évitant à la fois le dogmatisme d’un modèle imposé au monde et le relativisme qui empàªche de voir que les nations s’imitent et s’inspirent les unes des autres. La démocratie est aujourd’hui le nom d’un idéal d’émancipation appropriable et mondialisé.
A propos du livre :
Emissions de radio :
Sur France Culture (La Grande Table, le 8 septembre 2016).
Sur Europe 1 (Europe 1 social club, le 12 septembre 2016).
Sur France Inter (Un jour dans le monde, le 29 septembre 2016.
Sur la Radio-Télévision Suisse (Tout un monde, le 25 octobre 2016).
Sur Fréquence protestante (Midi magazine, le 25 octobre 2016).
Sur France Culture, (Les Nouveaux chemins de la connahttp://www.scienceshumaines.com/les...issance, le 7 novembre 2016).
Articles de journaux, entretiens :
Le Monde (Le Monde des livres, le 9 septembre 2016).
Les Inrocks (entretien avec J. M. Durand, le 11 septembre 2016).
La Croix (le 7 septembre 2016).
Libération (entretien avec C. Daumas, le 4 octobre 2016).
Télérama (entretien avec J. Cerf, le 9 novembre 2016).
Sciences humaines (décembre 2016).
Charlie Hebdo (mars 2017)
368 p., 23 euros.
Voir en ligne : La vie des idées
Maà®tre de conférences. HDR. Philosophie morale et politique. Philosophie du XVIIIe siècle. Directeur de la rédaction de la revue La vie des idées.
Aujourd’hui : maà®tre de conférences à l’Ecole Normale Supérieure (Paris)
Courrier électronique : florent.guenard@ens.fr
Revue internationale de philosophie, 4/2015
Numéro dirigé par Justine Lacroix
Résumé :
Michael Walzer considère que la philosophie, portée à constituer des propositions universelles, ne parvient pas à penser le pluralisme des voies démocratiques. La conception théorique qu’elle se fait de la démocratie est ce qu’il appelle un universalisme surplombant, extérieur aux réalités auxquelles il doit s’appliquer. Cet article vise à montrer d’une part que Walzer ne distingue pas suffisamment la constitution des propositions philosophiques et la question de la normativité de ces (...)
Sous la direction de S. Al-Matary et de F. Guénard
Seuil
Pour comprendre nos sociétés démocratiques toujours en quàªte d’elles-màªmes, explique Pierre Rosanvallon, il faut articuler l’histoire de l’à¢ge moderne et l’analyse du monde contemporain. Et pour cela inventer une méthode et des outils conceptuels permettant à la fois de tirer parti de l’étude du passé et de saisir ce qui nous en sépare.
De L’à‚ge de l’autogestion (1976) à La Société des égaux (2011), cet objectif théorique est resté indissociable d’une réflexion sur la difficulté de donner corps à (...)
Aux éditions Classiques Garnier
Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ?
Le Sens de la justice, une « utopie réaliste » ? Rawls et ses critiques, ouvrage collectif sous la direction de S. Guérard de la Tour, G. Radica et C. Spector.
Le sens de la justice, selon John Rawls, s’avère indispensable pour qu’une société bien ordonnée soit stable et pour que ses membres en soutiennent les principes politiques fondateurs. Or quelle est la nature de ce sens moral auquel Rawls accorde un rà´le crucial dans sa théorie de la justice comme équité ? Le résultat d’une éducation (...)
Dans l’Å“uvre de Rousseau, politique et religion entretiennent des rapports complexes qui engendrent un certain nombre de tensions. Parmi elles, quatre sont particulièrement apparentes : En premier lieu, Rousseau, penseur contractualiste, s’attache à montrer que la souveraineté n’a pas de fondement divin mais qu’elle est d’origine humaine . En matière de pouvoir politique, les dieux n’ont pas la parole. Pourtant, lorsqu’il est question d’instituer un peuple, Rousseau recommande au législateur de faire (...)
Aux éditions Classiques Garnier
sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak et F. Guénard
Philosophie de Rousseau, sous la direction de B. Bachofen, B. Bernardi, A. Charrak, F. Guénard, Paris, Classiques Garnier, 2014, 512 p.
Trois cents ans après sa naissance, nous retrouvons les questions par lesquelles Rousseau inquiétait son siècle en interrogeant le rapport de l’homme à la nature, les conditions et les effets de sa socialisation, le développement inséparable des passions et de la raison, etc. Mais l’actualité de ses idées sera mal entendue si on les sépare de son projet d’une « (...)
Sous la direction de C. Colliot-Thélène et de F. Guénard
Puf / La Vie des Idées
Le populisme est-il la vérité d’un régime démocratique qui n’a jamais réellement su donner un statut politique au « peuple  » ou sa caricature la plus profonde ? Est-il l’expression contemporaine que le demos est aujourd’hui bel et bien fictif, si tant est, comme ne cessent de le clamer les adversaires de la démocratie, qu’il ait existé un jour ? L’écart entre le principe de la démocratie et sa réalité semble aujourd’hui maximal : ce n’est pas le peuple qui exerce le pouvoir, mais les experts, (...)
Aux éditions Les Indes Savantes
Dans Un continent en partage, dirigé par G. Havard et M. Augeron
Un continent en partage. Cinq siècles de rencontres entre Amérindiens et Franà§ais, sous la direction de Gilles Havard et de Mickaà« l Augeron, Paris, Les Indes Savantes, 2013.
Un arrière-petit-fils du chef apache Geronimo qui vient se recueillir sur les plages du Débarquement ; des Indiens de Louisiane qui reà§oivent une délégation de sénateurs franà§ais dans la langue de Molière ; un Arikara du Dakota du Nord qui se déclare « Frenchman  » ; des indianophiles franà§ais qui, le week-end, vivent sous un (...)
Sous la direction de S. Mazauric et P. F. Moreau
Raison et Passions des Lumières
Si l’on en croit Cassirer, il faut chercher l’unité de la pensée des Lumières dans une conception spécifique de la raison : autrefois conà§ue comme siège des vérités éternelles, celle-ci est désormais pensée moins comme une forme de possession que comme une forme d’acquisition. Elle est ainsi considérée comme une dynamique d’analyse, en tant que telle ouverte à des domaines différents. Elle n’est plus seulement un instrument nécessaire à la connaissance mathématique de la nature, elle est puissance (...)